26/10/2010

L’[orgasme] est l'opium du peuple

Imaginez un monde où le mot travail serait remplacé par celui d’orgasme. Notre quotidien serait tellement plus jouissif !

Situation n°1 : « Ah enfin ils ont décidé le prolonger les années de cotisations. - Ah ben quand même, 40 ans d’orgasme ce n’était vraiment pas assez, on en veut plus. - C’est certain, quelle horreur cette retraite, pauvres régimes spéciaux qui doivent rendre leur tablier plus tôt. - Ce n’est vraiment pas juste. Justice orgasmique pour tous ! ».

Situation n°2 : « Je viens de recevoir une nouvelle opportunité d’orgasme, je suis toute excitée. - ‘faut dire que tu t’es faite un sacré réseau ces derniers années. – Oui, c'est certain. Par contre, le rythme a l’air plus soutenu mais le retour sur investissement en vaut la peine ».

Situation n°3 : « J’en peux plus. Trop de monotonie, toujours les mêmes process, je veux changer d’orgasme. J’en veux un passionnant, avec des gens talentueux, un pour lequel je donnerai le meilleur de moi-même. Je crois que je vais démissionner de mon actuel. L’abandon d’orgasme ça se fait non ?! ».

Situation n°4 : « Le marché de l’orgasme est en crise. Les nombreux sites internet, salons et autres coachs dédiés n’ont rien pu y faire. Beaucoup de candidats mais peu d’élus ».

Situation n° 5 : « Tu sais chérie, plus tu étudies, meilleur sera ton orgasme. Tu pourras faire des stages de découverte et choisir celui qui te convient le plus. Tu ne resteras pas bloquée à un certain seuil parce que tu n’as pas les acquis nécessaires. – Laisse tomber Maman, j’ai déjà trouvé ma voie. Ca sera l’orgasme public ».

Situation n°6 : « Vous savez Madame, je sais qu’on dit que l’orgasme c’est la santé, mais ‘faut pas non plus vous tuer à la tâche ! - Je sais, mais c’est plus fort que moi Docteur, je suis accroc à l’orgasme ! ».

23/10/2010

Lui, il a le sexe bavard !

Stop aux clichés que seules les femmes se font entendre pendant l’amour. Les hommes ne sont pas en reste de ce point de vue là.

Je me suis donc amusée à me souvenir des petites manies langagières de mes amants et j’ai pu classer ces derniers en trois catégories principales. Cette liste est loin d’être exhaustive mais j’ai néanmoins à mon actif un bel échantillon de bavards. Je les appellerai les « hédonistes », les « coach» et les « technocrates ».

L’ « hédoniste » est le spécimen le plus répandu. Il se caractérise par un vocabulaire axé sur la démonstration de son plaisir ! Quand il ne gémit pas votre prénom à l’oreille, il vous assène de « oh c’est bon », « tu vas me faire jouir » (merci de prévenir !), et blablabla. Je l’aime bien celui-là, mieux qu’un audioguide à une expo, il donne très vite les clés de son plaisir. Mais attention « l’hédoniste » n’est pas une norme en soi donc gare à la déstabilisation si le suivant s’avère être bloqué en mode silencieux. Je vous laisse imaginer la remise en question.

Quant au « coach », il est très facilement identifiable. Il ne lui manque que le sifflet autour du cou... Il a la fâcheuse tendance à vous considérer comme son poulain de compétition, à croire qu’il veut faire de vous sa championne toute position. Avec lui, vous avez droit à du « encore », « plus vite », « on y est presque » ou ma préférée : « vas-y attaque ». Sans commentaire…

Enfin « le technocrate », c’est celui qui ne lâche pas prise, le pragmatique, l’observateur. Avec lui, vous aurez droit à « je sens mon pénis grossir encore », « Tu devrais faire plus de sport, tu manques de souffle », ou encore « c’est pour quand ton orgasme ? » (certainement plus maintenant). Pfff, je n’ai jamais été très technique de toutes façons.

Et vous dans tout ça ? Quels ont été vos bavards ? ;-)

21/10/2010

Tu viens ou tu viens pas…

Précoce : - Qui se produit avant le temps normal ou habituel - qui survient plus tôt qu'on ne l'aurait souhaité.

On a toute vécu cette solitude du mauvais timing, prononcé ce « ah ? tu as déjà… ? Bon ok. », entendu ce facile et flatteur « tu m’as trop excité ». Quand on sait que la moyenne d’un coït en France est de 7,3 minutes, ce qui est incroyablement court, je n’ai qu’une pensée pour les femmes qui pratiquent régulièrement le sexe avec des partenaires dits précoces c’est « oh la vache ! ».

Et pourtant, j’essaie de voir le côté positif de la chose. Je me dis que faire l’amour avec un homme « rapide », c’est un peu comme manger du gâteau au chocolat en plusieurs fois, à condition qu’il ne se passe pas des heures entre chaque bouchée bien sûr.
Mais surtout dans la famille « amant pas facile », il y a un frère bien pire dont on ne parle pas assez : l’over-endurant… Celui qui ne finit jamais, celui qui croit que le sexe est le prolongement de sa salle de gym, celui qui au jeu des 1000 Bornes doit toujours tomber sur la carte « increvable ». Foutue mauvaise pioche, à quand celle de « l’as du volant » ?! Bref, à choisir, je prends sans aucun doute le « rapide ».

Avec lui, pas de démarche à la cow-boy, pas de courbatures aux adducteurs, pas de simulation désespérée pour éjaculation avancée… Et quand le pressé, qui connaît ses limites, va mettre l’accent sur les préliminaires, l’over, lui, va se vanter d’être le lapin Duracell ! Et pour peu qu'il soit correctement équipé, vous ne tarderez pas à entendre combien vous êtes chanceuses, car Monsieur a les compétences pour être le nouveau roi du Porno ! Aoutch...

Mais qu’ils ne disent pas qu’on n’est jamais contente. On connaît leur refrain. « Plus c’est long, plus c’est bon » je veux bien, mais bon quand même… Non au sexe Koh-Lanta !

Le coup de la panne

Il y a des situations délicates qui devraient être passées sous silence mais surtout qui devraient se vivre… dans le silence. Pourquoi faisons-nous toutes la même erreur ? Pourquoi s’entête-t-on à vouloir minimiser la chose alors que Jacques, tout nu de son état, n’a qu’une envie : filer la queue entre les jambes. Pourquoi faut-il toujours que l’on prononce cette phrase maudite qui se voudrait à la fois rassurante et déculpabilisante ?

En réalité, ces quelques petits mots assemblés, tels les composants parfaits d’une bombe sans retardement, iront terrasser la dernière petite once d’égo et de virilité de notre cher et tendre, lui qui s’accrochait à l’espoir d’une remise en service immédiate de la machine, mais en vain… La chique est coupée ! Je vous le demande. Pourquoi, quand Monsieur a une panne, s’improvise-t-on reine de la mécanique de bas étage, un peu plus intéressée cette fois à en comprendre la cause. Manque de carburant, incompatibilité homme/machine, mauvaise manipulation de l’engin ?
En clair, pourquoi prononçons-nous la phrase qu’ils redoutent tant : « C’est pas grave tu sais ».

Bien sur que ça l’est, c’est même terrible pour eux. C’est un tournant dans leur vie, la fin d’une ère de sexe industriel, sans peur et sans reproche. Les voilà propulsés dans une sexualité émotionnelle, où leur état d’esprit vient directement interagir et tourmenter leur entrejambe. Et nous, observatrices impuissantes, assistons à une scène digne d’une mauvaise parodie qui pourrait s’appeler « l’homme qui murmurait… à son pénis. Voilà qu’ils s’isolent, se ferment, s’obstinent à frotter la lampe du petit génie pour ne pas rester sur cette impression de soufflet qui retombe.
N’y a-t-il donc pas un manuel, un SAV, une notice Ikea, un bouton reset ou mieux encore… Un mode sans échec ?!